Bénédicte voguant sur l'océan indien

DUBAÏ – EMIRATS ARABES UNIS - du 12 décembre 2005 au 22 janvier 2006

Tout d’abord, meilleurs vœux à tous pour cette nouvelle année qui commence. Me voilà de retour sur le net pour reprendre le récit de mon épopée, ou plutôt des escales afférentes puisque seules celles-ci sont racontées, de manière rétroactives, dans un respect de confidentialité. En effet, mes journées de travail, les activités opérationnelles du bâtiment ou encore les coups de blues ne sont pas mis en ligne, laissant paraître cette campagne comme une croisière de vacances bien que cela ne soit pas le cas, je vous l’assure. Mais l’expérience vaut le détour malgré les hauts et les bas!

Nous sommes restés cette longue période à quai afin de procéder à divers entretiens sur le bord. Par ailleurs, cela a permis à l’équipage de prendre des permissions et même à certains, dont j’ai fait partie, de revenir quelques jours en France. Pour ma part, j’ai pu profiter de ma terre natale du 29 décembre au 10 janvier, et cette pause a fait du bien avant de repartir vers d’autres contrées.
Nous travaillions comme si nous étions à quai en métropole sauf que les week-ends étaient adaptés aux coutumes du pays et qu’ils étaient donc donnés les vendredis (et samedis pour respecter nos deux jours)!
Le dégagé était fixé à 16h20 puis 16h45 sur la fin, le soleil commençait à se coucher mais la vie à Dubaï commence à partir de cette heure… Par exemple, le musée est ouvert jusqu’à 20h30 au moins et les boutiques 23h ou plus tard le week-end!!

A la fin du 16^ème siècle, un voyageur italien rapportait que la prospérité des lieux était due à la pêche, perlière et autre. La situation n’avait guère évoluée encore début 1900 : la Crique, un bras de mer local, abritait plus de 300 boutres pratiquant la pêche aux perles. L’ère moderne débuta en fait, dans les années 1830, quand, 800 hommes de la tribu Bani Yas, sous l’égide des Al-Maktoum s’établirent à Dubaï.

Ayant commencé en 1894 à exempter d’impôts des marchands étrangers, les Al-Maktoum persuadèrent en 1903 une compagnie britannique de faire de leur fief sa principale escale sur la route de l’Inde. Mais, c’est sous Cheikh Rachid que les choses se précisèrent. En effet, dans les années 50, de grosses sommes furent investies dans le dragage de la Crique qui s’ensablait. L’amélioration se poursuivit avec l’aménagement de Djebel Ali, le plus grand port artificiel du monde puis avec celui de l’aéroport international dont la zone hors taxe est connue pour son abondance.

La ville de Dubaï offre un panel de panoramas et de perspectives tant modernes que traditionnels. La Creek, bras de mer naturel qui coupe en deux la ville, en est le centre historique. Une promenade sur les quais de la crique offre au promeneur le spectacle unique de boutres chargeant et déchargeant des marchandises en provenance du monde entier : les dhows, mouillés sur deux rangs minimum devant Deira.

Sur les quais, bourdonnant d’activités, s’entassent les cargaisons les plus hétéroclites !
On se plonge également dans cette atmosphère en empruntant les taxis d’eau, les abras, qui vont et viennent jusque tard dans la nuit. Les patrons invitent les passants à monter à bord et partent dès qu’ils sont pleins. Ils rallient en 10 mn de traversée les souks de la ville nouvelle, Deira, aux vieux quartiers de Bur Dubaï.

Deira offre une variété de souks où faire ses emplettes s’avère encore plus amusant le soir, quand les ruelles mornes se muent en labyrinthes ruisselant de lumières. On y trouve épices, parfums, cuirs, vêtements, tissus, légumes ou poisson. Avec biensûr, le plus fameux, celui de l’or !

A Dubaï on trouve encore des demeures anciennes dans le quartier de Bastakiya, à l’Est du fort Al Fuheyai. La résidence du cheikh construite à la fin du 19^ème a été minutieusement restaurée.

C’est un exemple typique de l’habitat traditionnel, fait de coraux, chaux et plâtre et divisé en plusieurs parties autour d’une vaste cour intérieure. Ouvertes à tous les vents, ses tours carrées captaient le moindre souffle pour rafraîchir les pièces en dessous. L’air conditionné avant l’heure !

Le fort Al Fuheyai est une autre construction importante qui, en d’autres temps, défendait l’accès terrestre de la vieille ville. Il a été transformé en musée en 1971.

La cour encadre une de ces habitations en roseau (barasti) si communes dans la région encore en 1950.

Une vaste collection de figure de cire évoque la vie dans les années 50 ainsi que les thèmes essentiels pour l’Arabie : faune et flore du désert, costume national.


L’hôtel de luxe Burj Al Arab, ouvert en 1999.


La mosquée Jumeïrah, couleur de sable, au milieu du chaos créé par le boom de la construction, est un bel exemple d’architecture islamique moderne ;


J’ai aussi pu voir les entraînements des courses de chameaux (nous devions voir des courses mais les guides que nous avions lus étaient faux, celles-ci se déroulent les jeudis soirs !)


Dubaï compte aussi un nombre impressionnant de centres commerciaux gigantesques, tous sur un thème différent, comme le Mercato Centre avec ses allures italiennes,

le Lamcy Plaza avec sa réplique de la tour de Londres, et le dernier construit : le Mall of Emirates avec son village de ski à l’intérieur !

Concernant les plaisirs de la table, on ne peux prétendre à une cuisine propre aux Emirats . La cuisine dite moyenne-orientale recouvre essentiellement les traditions culinaires libanaises, iraniennes et marocaines, en honneur dans toute la région. Qu’on trouve de bons restaurants indiens s’explique par la présence d’une forte colonie originaire du sous-continent. L’en-cas traditionnel s’appelle « shawarma » (pain genre pitta, fourré de lamelles d’agneau ou poulet et de salade) que proposent partout petites boutiques et cuisiniers des rues ; on les connaît mieux, en Occident, sous sa version turque : doner kebab ! A déguster avec un délicieux jus de fruits frais : mangue, orange, kiwi, fraise, avocat ou encore « mixed », si épais que la paille tient debout !
De nombreux restaurants d’hôtels, comme Le Renaissance avec 3 formules (prix du buffet + boissons à volonté en fonction du type de boissons), Le Hyatt Regency avec son restaurant panoramique qui surplombe Dubaï et tourne sur lui-même (magnifique de nuit) proposent la formule buffet. Je me suis régalée de mezze, ces fameuses entrées arabes avec notamment l’hummus (purée de pois chiche et graines de sésame), le moutabel (caviar d’aubergines), le tahini (purée de sésame, yaourt et citron) et le tabbouleh (beaucoup de menthe et persil, quelques grains de blé concassé et cubes de tomates). Par la suite, je me suis délectée de langoustes ou encore cigales de mer… (pas de photos alléchantes pour cette fois)

 Je n’allais pas terminer cette page sur Dubaï sans parler du Seamen’s Center. Un complexe à deux pas du port, offrant des services tels que Internet, salle et terrain de sport, piscine découverte, restauration aux marins de tous pays. Un endroit, ma foi très sympathique, permettant la détente à peu de frais.

Et lorsque je reviendrai, j’espère avoir l’occasion de tester cette fameuse station de ski (il parait qu’on peut même boire un chocolat chaud dans un chalet en haut des pistes…) et aussi le parc aquatique Wild Wali. En effet, j’avais prévu d’y aller à mon retour en janvier mais les températures étaient devenues un peu plus fraîches (20-25°C), eh oui : c’est l’hiver ici aussi !

Il est temps pour nous de quitter Dubaï et de reprendre notre rythme de navigation en zone océan indien afin d’assurer les missions du bâtiment.

Ecrit par Behess, le Jeudi 26 Janvier 2006, 05:44 dans la rubrique "Généralités sur chaque escale".

Repondre a cet article